Curiosité dans Langelot et l'inconnue

Voici une étude à ne pas mettre entre toutes les mains. On y trouve les pires vilenies : celles des méchants dans les Langelot.

Qui sont-ils ? Ce sont les adversaires de Langelot. Ceux qui l'enferment dans des cachots, des cuves, des malles. Ils le cloîtrent dans un garage, le bloquent au sommet d'un gratte-ciel. Ils mènent la vie dure à notre héros, le malmènent, le questionnent, le menacent, tentent de le retourner, le mitraillent, lui glissent des serpents ou l'électrocutent par surprise. Ce sont tous ces ennemis déclarés, mais aussi ceux qui par ignorance par excès de zèle sont prêts à perdre Langelot. Prince Balduino Messiani, quand vous recevez un soi-disant terroriste, naturellement vous prévenez la police. Cela compense peut-être vos activités secrètes.

Peu de longues descriptions physiques dans ces récits d'aventure. La plus étendue est une demi page consacrée à monsieur T. Il est vrai que le sujet est d'importance. Les personnages sont souvent croqués en quelques mots. Un trait, un détail vestimentaire. L'espionne de Langelot contre 6 est une dame en tailleur bleu marine, souriante mais l'air pratique et réaliste. La brièveté de ces descriptions agit comme une signature, d'une terrible efficacité : Arthur le violacé, le squelette et le boucher ... Riri-Qu'aime-à-rire. Parfois ce sont de simples silhouettes qui montent la garde. Ou juste une voix qui prononce " Eileen, c'est OK "

Que font-ils ? Ils nuisent aux intérêts de la France ou de ses alliés. Lorsque l'attaque est directe, nous avons affaire, au sens propre à des espions. Mais beaucoup ne cherchent qu'à s'enrichir malhonnêtement. Ce sont des bandits. Le SNIF et la DST se dressent pour que la France ne fasse pas les frais de ces manœuvres.

Ils sabotent le Télécinex Hyperbolique. Ils veulent couler le Trionyx dès sa sortie de l'arsenal. Ils veulent détruire l'école du SNIF, pour cela ils y ont introduit un espion. Ils veulent tuer le chef du SNIF, à cette fin ils ont imaginé un savant montage qui commence par la capture de Langelot. Ils paralysent le bataillon d'intervention générale (BING) empêchant la France de protéger ses possessions lointaines. Les alliés de la France ne sont pas épargnés. Des navires sont coulés en méditerranée. L'Amérique risque de perdre son astronaute, son président. Le Canada, lui, est menacé de retour au moyen âge.

Ils espionnent. Ils étendent leurs réseaux chez nos cousins Canadiens. Chez nos amis Allemands ils s'intéressent aux circuits Mann. Mais la science française inspire aussi la convoitise. Si nos proches voisins et officiellement alliés se bornent à faire des propositions chiffrées au professeur Propergol, d'autres n'hésitent pas à l'enlever, avec sa fille et ses gardes du corps. Certains espionnent son domicile. D'autres encore détournent son avion. Mais Propergol est trop difficile à manipuler. Mieux vaut détourner le courrier du général La Tour du Becq. Les savants du projet Atropos se laissent jouer comme des gamins. Certain fonctionnaire fait preuve d'une incroyable naïveté devant la boule de cristal de madame Cygne.

Ils conspirent, pour se faire élire à la Maison Blanche ; pour renverser le roi, le général Villareal. Ils menacent le président Andronymos pour détacher la Côte d'Ebène de la France et la jeter à la merci de son ennemi. Cela ne suffit pas, ils le renversent. On crée de toutes pièces un soulèvement outre mer pour mettre la main sur les ressources d'Oboubou. L'ennemi encourage ou provoque des soulèvements en métropole, événements sanglants, rouge rubis, écarlate. Au profit du désordre mondial encore on subtilisent la clef de la guerre pour déclencher le feu nucléaire. Et c'est toujours au prix de conflits et de destruction que monsieur T se voit maître du monde.

Ils volent le satellite soviétique, le laser français, l'invention de M. Sioc'han Pernancoet. Ils détiennent Christiane Salbris, le professeur Boudinet.

Ils extorquent des renseignements aux malheureux touristes étrangers attirés par nos châteaux et nos célèbres plages de débarquement ; la formule de l'insecticide universel qui ouvre la porte à la guerre bactériologique ; la rançon de la côte d'azur, celle du général Mac Dougall, l'argent des parieurs londoniens.

Ils tuent le colonel Moriol, l'ingénieur Franz Werner, le comédien Anatole Rance, m. A. Robert, Jacky, Daniel sluni, le docteur Scavenger, le mystérieux Tomkins, le capitaine Tardy, le sous-lieutenant Carignon, le lieutenant Charif.

Ils sont organisés. Le monde du travail, des affaires, celui de l'espionnage et du banditisme se rencontrent, autour de la société Foster, à ENGINEX, chez TRUX, dans le gratte-ciel prospérité, au WTA, à LVDC, à la SAPCA. Les petites entreprises criminelles côtoient les multinationales. . Le BIDI est un bureau d'espionnage industriel. Le TIPTU est une officine de mercenaires. Le RR, comme la TT, organisations à l'initiale redoublée, visent à instaurer une dictature. Quant au SPHINX, cette mafia est à Langelot ce que le SPECTRE est à James Bond.

Que sont-ils ? Tout d'abord une vingtaine de personnages de premier plan, parmi lesquels un dictateur maréchal docteur, un général, un colonel, un chevalier d'industrie, un sénateur, un attaché d'ambassade, un philanthrope, des dirigeants d'entreprise et des chefs de gang. Curieusement, dans cette galerie de portraits, les trois obèses sont les plus extravagants, et quelque peu pathétiques. Thomas Thorvier s'expédie en orbite autour de la terre. Sidney, qui s'entoure de requins et de cachalots, projette rien moins que de faire parler Snif. Madame Petit-Pappas met en scène un huis-clos entre espions au pays des tragédies antiques. Le premier sera décroché par un missile et les seconds métaphoriquement ramenés sur terre, c'es à dire mis en prison.
Ces dirigeants s'appuient sur une trentaine de lieutenants, cadres, qui sont des personnes de second plan munies d'autorité. Parmi eux Philippe Axe est ambitieux. - : Si je savais ou il est, monsieur T ce serait moi. Au bas de l'échelle s'agite une faune de sous-ordres et d'exécutants, Plus quelques profils insolites : un sorcier, un négociant en renseignements, une herpétologiste.

Combien sont-ils ? Les ennemis de Corinne sont aussi nombreux que les cartes d'un jeu, sans oublier le joker. Parmi les adversaires de Langelot, cent soixante ont été clairement identifiés, par un nom ou un surnom. Beaucoup d'autres restent anonymes : une centaine de faux insurgés encadrés par une vingtaine de cirés jaunes. Mais combien de marins à bord du Sphinx ? Combien d'espions dans la mine abandonnée ? Combien de policiers à 4584 ?

Que valent-ils ? Les agents des services adverses ont leurs ordres et leur code d'honneur, même s'ils n'affichent pas la bonhomie qu'on s'attend à observer chez le militaire français. Langelot rend les honneurs à l'impitoyable colonel Chibani qui accepte son sort. Mais le noble côtoie le sordide. Ces brillantes organisations profitent de la trahison et emploient des truands de bas étage, des Falsope, des Mignon, un Blondie. Même le SNIF, avec des pincettes, pêche des renseignements chez le sieur Servandoni. D'une certaine façon tous ces misérables ou redoutables agents sont égaux devant la peur. Sidney lui-même doit rendre des comptes à ses associés.

Ils trahissent. Le commandant Audibert livre la force de dissuasion Française. Gilbert Chapuzeau a rejoint une entreprise américaine. Le capitaine Corsetier est passé à l'ennemi. Le capitaine Sourcier travaille pour l'Est. M Des Bruchettes, du ministère de l'information, trempe dans le réseau TT. Quant à Greg, déserteur, il est si lâche et si servile !

Ils sont malins. A en croire Adic, homme de main à Comp-Tol-Fra, c'est grâce à lui que les prisonniers sont sains et saufs. M. Burbal, simple cheminot et chauffeur de Cordovan, se débrouille très bien pour entortiller Langelot dans les fausses révélations. M. Leblanc, guide à la Conciergerie, a touché l'argent du TT, placé la nuque de Langelot sous la guillotine, mais n'a rien fait de répréhensible. Horace Kauf, poinçonneur, a touché double prime pour sa prestation télévisée. Hector Saupiquet, sosie de Propergol, s'est bien gardé de prévenir Langelot du rendez-vous sur le toit qui se conclura par l'échange des otages.

Ils s'en tirent bien : Gromini a fourni l'agent incapacitant, était prêt à le revendre à d'autres, et finalement est sauvé avec les prisonniers. Gilbert Chapuzeau est heureux d'être arrêté car ses recherches chez TRUX étaient devenues un véritable calvaire. Jules Joseph Anselme Caparadossi, sans avoir rien compris à ce qui lui arrive, se retrouve muté aux archives des jardins zoologiques. Le lieutenant Planacassagne a tenté d'abattre Langelot. Ce dernier a " oublié " de le mettre dans son rapport.

Ils se sont rachetés. L'adjudant-chef Paturon, les sergents-chefs Hervé et Gross, Napoléon Pappalardo, Sosthène Valdombreuse, Georgette Bongo, les jeunes Edmond Balantinier, Tony Tristram, et Ghislain au nom illustre, Chantal Boisguilbert, les époux Suzanne et Alexandre Legrand, ainsi que les nombreuses alliées de Langelot : Sybil, Paolina, Cora, Lucrezia Rozzi, Selima Kebir et Lionnette De Crésilian.

Les français à l'étranger. Voici le chapitre qui fait mal. Nos compatriotes sont odieux à l'étranger. Un jeune parisien à l'aéroport de Ibiza hurle plus fort que tout le monde : - Alors ça vient ? moi je suis en congé payé : je n'ai pas de temps à perdre. Les parents Balantinier exhibent leurs lamentables querelles. - Voilà comment tu as élevé mon fils. Le moins qu'on puisse dire est que ces expatriés ne font pas preuve de courage. Comme dit Mme Vachette : - Ca nous n'avons pas à le savoir. Le reste ne te regarde pas. Ou le docteur Parloyre : - Moi je suis pour la loi du plus fort parce que seul le plus fort est capable d'imposer la paix. Ou M. Zip : - Les intérêts de la France, elle n'a qu'à s'en occuper elle-même. Mais plus grave, ceux qui représentent précisément les intérêts français, soit se rangent du côté du plus fort comme l'ambassadeur auprès du maréchal docteur, soi se retranchent derrière leur dignité blessée. Ainsi le Résident M. Desbille : - Qu'on déclare l'indépendance à Oboubou je veux bien, mais qu'on entre dans ma chambre en passant par la salle de bains ! Ainsi le commandant D'Aubépy, attaché militaire : - Quels desiderata exorbitants avez-vous à formuler ? Son Excellence Ambassadeur à 4584 : - J'espère que la marque de café que nous utilisons aura aussi votre approbation. Même le chef d'antenne aux USA, le monsieur aux cheveux blancs, accable Langelot.
Heureusement voici Chilpéric de Pontamadour, attaché d'ambassade. Il est le Sosthène Valdombreuse de la diplomatie. Se précipitant au côté de Langelot, il le supplie de l'enrôler. Il forge des codes à deux sous : - Mon ennemi le deuxième classe Stonas sera désespéré de ne pas vous voir ce matin vers seize heures. Je parle à mots découverts comme vous me l'avez décommandé. Ce qui donne remis à l'endroit : le colonel Santos vous rencontrera ce soir.


Quelques chiffres, en nombre de personnes.

Remerciements à lcottais.

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